FRINGALE PRÉSENTE SA COLLECTION DE FIN D’ANNÉE

“Coercition libre”, c’est le nom de la collection de fin d’année de Louise, une étudiante de 26 ans en école de mode. Elle a pris le temps de nous parler de sa collection, du processus de création et surtout comment elle a réussi à travailler pendant cette année compliquée.

Comment s’est passée cette année pour toi ?
Je suis passée par tellement d’émotions cette année… Mais je dirais que cette année n’a été que challenge, il a fallu se surpasser, se débrouiller ! C’était vraiment difficile au début, entre se mettre dedans à fond et trouver ce qui nous définit en tant que créateur. Elle a été pleine de rebondissements aussi, de doutes ! De finances aussi, je ne vous dis même pas les sous que j’ai mis dans la collection… Sans parler des gilets jaunes, des grèves, du corona, du confinement et reconfinement etc, c’était intense. Donc je dirais que cette année a été un beau chaos.


 

 

Tu nous parles aujourd’hui de ta collection de fin d’année, comment l’as-tu nommée ? Pourquoi ce nom ? 

J’ai nommé ma collection “coercition libre” parce que la coercition c’est l’action de contraindre, et je viens littéralement contraindre mes pièces pour créer les fronces.
Mais aussi parce que je pense que chaque individu est contraint ou se contraint par quelque chose qui lui est propre et qui le définit comme ses valeurs, principes, sa religion, les causes qu’il défend etc… Et “libre” pour un jeu d’antonyme parce que finalement on peut être libre ou se sentir libre dans ses contraintes, d’où coercition libre.

Comment se passe une collection de fin d’année?

Une collection de fin d’année c’est sans cesse des remises en question, et une année de doutes pour ma part en tout cas ! J’ai dû trouver un point de départ, de quoi j’avais envie de parler à travers cette collection, ce que j’avais envie de dire et comment. 
A partir de ça j’ai fait des recherches, des recherches et encore des recherches, et en parallèle je faisais des tests de volumes, puisqu’un vêtement c’est la coupe, le volume, les motifs, et le tissu.
Ensuite on se lance sur des prototypes et à partir de là ça va vite.

De quoi/qui t’es-tu inspirée pour créer ta collection ? 

Ma collection a été inspirée du mouvement humaniste dans un premier temps, qui puise ses ressources chez les greco-romains donc je suis partie sur des drapés. Ça a été le point de départ.
Après je l’ai voulu moderne, je me suis donc axée sur les matières sportswear. J’ai voulu casser un peu les pièces sport assez floues et pas structurées avec des vestes tailleur et le vestiaire classique parce que j’aime opposer les choses.

C’est quoi ton processus de création ? 

J’avais mes images de référence, les 2 mood que j’avais envie de faire cohabiter. Ensuite j’ai patronné (en agrandissant tous mes patronages) et j’ai créé des drapés au niveau des coutures avec des coulisses ! 
Ensuite à partir d’une pièce j’ai fait le stylisme qui m’a permis finalement d’avoir quasiment tout le reste de ma collection.
J’avais un avantage car mes pièces sont ultra grandes, ce qui était voulu car je voulais qu’elles soient modulables, qu’on joue avec certaines d’entre elles en tout cas ! 
Donc mon processus de création on peut dire qu’il a été fait beaucoup sur le stylisme, le fait de jouer tourner et retourner les pièces qui m’a donné plusieurs déclinaisons.

C’est quoi « fringale » ? 

Fringale c’est le fait d’avoir une sensation de faim extrême inopinée ! 
Et ça veut dire aussi un désir ardent, une volonté de faire, dire qui est accrue à un tel point que tu ne peux pas t’empêcher d’agir, de faire ou t’exprimer ! Voilà pourquoi fringale, parce qu’à travers ma marque je veux pouvoir me sentir libre de partager ce qui est pour moi important, partager ma vérité.

Parles nous de ta vision de la mode. 

Ma vison de la mode se veut écoconsciente forcément avec tout ce qui se passe ces derniers temps, je pense qu’il est important pour nous de redéfinir autant que possible les stigmates de la mode ! Alors attention, être écoconscient ce n’est pas utiliser que des tissus 110% coton bio etc même si chacun peut agir à son niveau.
C’est privilégier la seconde main, ou alors privilégier la qualité à la quantité, en consommant moins mais mieux etc.

Qu’est-ce que tu souhaites pour le futur de la mode ? 

Je ne souhaite rien pour la mode en soi mais pour les acteurs de la mode plutôt, qu’on soit vraiment déterminés finalement à faire que ce mot qui désigne notre environnement ne soit plus autant sali en prenant chacun nos responsabilités ! 
Mais j’aimerais aussi que la mode – la haute couture et rdw créateur -retrouve un peu son unicité, sa valeur parce que finalement toutes les marques se ressemblent, les volumes sont quasiment les mêmes donc j’aimerais qu’on retrouve un peu l’unicité de chaque créateur/maison et que les gens arrêtent de créer pour créer.

Quoi de prévu pour la suite ?

J’ai prévu d’acquérir plus d’expériences et de savoir dans différents ateliers ou stylisme ici et ailleurs, surtout ailleurs.

Fashion film réalisé par @anais__pp @frenchgoatfilms
MUA : @stl.a_firework
Models : @_gyves @nanatonaydin
Assistante : @zazazow
Musique : @tyteoverseas

Merci encore Louise pour cette interview ! Découvrez son travail sur son compte Instagram @_fringale_