
J’ai découvert James Blake il y a quelques années, les puristes me pardonneront de ne pas l’avoir connu lors de ses premiers albums. Ce qui m’a fait accrocher à sa musique, c’est son lyrisme, sa façon de se confier dans ses chansons comme s’il se confiait à son psy. Une sorte de thérapie auditive, musicale. Pour célébrer la sortie de son 5ème album appelé « Friends That Break Your Heart », j’ai eu l’idée de faire une petite rétrospective de sa musique.
UN ARTISTE QUI A SU SE DÉMARQUER

Le premier album de James Blake, au titre éponyme, remonte à 10ans. C’est en effet en 2011 que le jeune artiste de 23 ans à l’époque, lance son propre album. Il était déjà connu dans l’industrie pour avoir travaillé avec des grands artistes comme Jay Z, Beyoncé, ou encore Frank Ocean, ce qui lui a permis de se faire sa place plus facilement. Il mixe les codes de la dubstep – qu’il ralentit – à ceux du R&B ou de l’électro pour une musique alternative unique en son genre qui deviendra son ADN.

« Overgrown » sort un an après son premier album, on peut dire que l’artiste dont la notoriété accroit de plus en plus ne chôme pas. Cette fois-ci, il nous propose une composition plus fragmentée, aérienne et déliée. Il aime les silences, les temps longs. Comme pour son premier album, on écoute à nouveau un mix de dubstep et de soul, je pense notamment au single aussi sensuel que profondément hypnotique Retrograde. On commence à ressentir sa marque de fabrique.
UNE BELLE ÉVOLUTION MUSICALE

« The Colour in Anything » sort en 2016, 2ans après le dernier album du chanteur, lui laissant le temps d’expérimenter encore plus sa musique. Alors oui, il expérimente, mais il sait parfaitement ce qu’il fait et nous propose une sorte de patchwork musical. Il revient avec un album qui mixe l’electro pop et le r&b pour des sonorités très mélancoliques. James Blake traite ici de la solitude et d’amour perdu. On retrouve sa fameuse poésie lyrique, pour un album très complexe.

On retrouve dans « Assume Form » quelque chose de nouveau, de presque joyeux après son album très sombre. Sûrement parce que James Blake traite ici d’un sujet universel : l’amour. Il chante pour Jameela Jamil, avec qui il partage sa vie. Elle l’aidera d’ailleurs à co-produire et co-écrire certaines chansons de son prochain album : « Friends That Break Your Heart ». Il est un nouvel homme, changé par l’amour. Il analyse son ego, ses insécurités, son envie de devenir meilleur. Il y a quelque chose de très doux dans les sonorités, notamment dans « Lullaby for My Insomniac » où on retrouve une sorte de chant gospel sublime. On le découvre aussi en train de s’essayer à la trap avec Travis Scott, ce qui fonctionne très bien. Pour moi, cet album est un 10/10, le produit le plus fini et concret qu’il ait pu proposer.
FRIENDS THAT BREAK YOUR HEART, SON PLUS BEL ALBUM

Friends that break your heart est un album de rupture un peu différent, en effet on comprend au titre que le chanteur nous parle des amitiés qui prennent fin. On sait tous à quel point perdre un ami peut faire mal, il dit lui même « it hurts like the end of the world » dans son featuring avec SZA. Mais au delà de ça, c’est également un album qui parle d’estime de soi, et je pense qu’il s’agit de son album le plus accessible, celui auquel on peut le plus s’identifier. Musicalement parlant, on reste sur de l’alternative avec des balades retravaillées à sa sauce, et surtout des harmonies vocales très mélancoliques. Je trouve qu’il s’agit de son plus bel album, il y a vraiment une certaine beauté qui ressort de ses chansons et qui le rend d’autant plus attrayant. Après Assume Form et Friends that break your heart, on sent vraiment que l’artiste se confirme dans sa musique.
Écrit par Elena Gaudé.