
Si tu as lu mon article précédent, tu as donc appris ce qu’est le cybermilitantisme et comment ça fonctionne. Ici, j’aimerais revenir sur le militantisme et surtout proposer une sorte de guide pour les personnes qui souhaiteraient militer. Voici donc sans plus attendre les 10 commandements du militant.
1. ÉDUQUE-TOI
Tout commence par sa propre éducation et sa déconstruction. Renseigne-toi en lisant des articles ou des livres, en suivant l’information (je te recommande AFP sur Twitter), et surtout en écoutant les témoignages des autres. Il y a de plus en plus d’activistes sur les réseaux sociaux qui sont là pour nous apprendre plein de choses. On a énormément de ressources, il ne faut pas hésiter à les utiliser. Accepte de ne pas toujours avoir raison et de faire des erreurs. Tu es là pour apprendre.
2. ÉDUQUE LES AUTRES AVEC BIENVEILLANCE
Une fois que tu as le savoir, partage-le. Partage tes connaissances avec tes amis et ta famille, aide-les à s’intéresser et les pousser à faire leurs propres recherches. Ils ne connaitront peut-être pas ce que tu es en train de leur apprendre. Peut-être qu’ils ne l’avaient jamais considéré et que tu peux leur ouvrir les yeux sur certains sujets. La meilleure façon de sensibiliser et de se mobiliser est de partager son savoir.
3. SI TU AS LES MOYENS, DONNE
Ce point ne s’adresse évidemment pas à tout le monde. On ne va pas se mentir, le moyen le plus concret d’aider quelqu’un, c’est donner de l’argent. Tu peux aider à loger des victimes d’abus, nourrir des enfants en malnutrition… Alors si tu peux donner, donne. Et si tu veux donner : passe directement par les associations qui sont sur place. Tu sauras directement où va ton argent. Tu peux faire un don mensuel à une ou deux associations, ou donner à des cagnottes.
4. SI TU N’AS PAS D’ANXIÉTÉ, VA À DES MANIFS
Un autre moyen concret de participer au changement de notre société, c’est en allant à des manifestations. Soyons honnête, il ne faut pas avoir peur de la foule. Si tu vas à une manifestation, fais attention à bien te protéger contre la police. Prends du lait si jamais tu te prends du gaz lacrymogène dans les yeux, et n’hésite pas à partir si tu ne te sens pas bien. Si tu ne peux pas aller en manifestation par peur, ce n’est pas grave. Chacun·e agit à sa façon.
5. SI TU VOIS UNE PÉTITION, SIGNE-LA
Le moyen le plus simple de participer à quelque chose de concret, c’est de signer des pétitions. Lorsque tu en vois une passer sur ton feed Twitter, Instagram ou encore Facebook, prends 30 secondes pour la signer. Ça parait bête, mais une signature, puis une deuxième, puis une troisième etc font vraiment changer les choses.
6. SI TU AS DU TEMPS, DEVIENS BÉNÉVOLE
Si tu ressens le besoin d’entrer en contact avec des personnes qui ont besoin d’aide, tu peux très bien devenir bénévole pour des associations. Tu peux aussi commencer par faire des maraudes – parcours réalisé par des associations pour venir en aide aux personnes en difficulté dans la rue. C’est un bon moyen d’aider concrètement.
7. VOTE !!!
Je sais qu’on est loin d’avoir un bon gouvernement et ça peut être frustrant de devoir quand même voter pour quelqu’un qu’on n’aime pas avec les élections qui approchent. Mais même si c’est frustrant et qu’on a du mal à se retrouver dans un parti, il est tout de même important de voter et de s’intéresser à la politique. Car si on ne s’y intéresse pas, on laisse des gens comme Marine LePen passer au second tour. Et on ne veut pas d’extrême droite au pouvoir. On a déjà la droite et c’est assez épuisant comme ça.
8. PRATIQUE L’ACTIVISME QUE TU SOUTIENS
Cela parait évident mais il est important de le rappeler : tu te bats pour Black Lives Matter ? Ne sois pas raciste. Défends celles et ceux qui le subissent au quotidien. Tiens tête au tonton raciste lors des repas de Noël. Tu dis haut et fort que tu détestes la fast-fashion ? Ne va pas acheter un nouveau t-shirt chez Zara. Bien évidemment, si tu n’as pas les moyens, la fast-fashion reste le plus accessible pour toi donc ne te sens pas concerné·e. Tu l’as compris, pratique l’activisme que tu soutiens. Tu dois croire sincèrement en ce pour quoi tu te bats.
9. NE PERFORME PAS
Ça suit un peu le point précédant. Il y a un terme important que je n’ai pas pu expliquer dans mon dernier article qui s’appelle « l’activisme performant ». Il s’agit simplement de militer – souvent sur ses réseaux sociaux – uniquement pour avoir une bonne image. Un exemple simple : poster une photo d’un fond noir pour soutenir le #BlackLivesMatter mais ne pas prendre la parole ou relayer des informations contre le racisme. Donc remets en question tes intentions ! 🙂
10. FAIS LES CHOSES AVEC LE COEUR
Ce point est un énorme mélange de tous les points cités au-dessus. Bien que le moteur de l’activisme soit l’injustice, l’empathie est son carburant. Fais les choses parce qu’elles correspondent à tes valeurs et que t’as envie de les faire, pas pour prouver quoi que ce soit sur tes réseaux sociaux.
J’espère que ces 10 commandements t’aideront dans ta quête pour t’engager plus ou t’auront appris certaines choses. J’aimerais finir cet article en rappelant que tout commence par de l’empathie et par s’intéresser au monde qui nous entoure. Que c’est ok de faire des erreurs et qu’il faut arrêter de faire la guerre du « bon » et « mauvais » militant sur Twitter. C’est important de rappeler aussi qu’on peut s’intéresser à ce qui se passe dans le monde et profiter de sa vie. Culpabiliser ne changera rien et est contre-productif.
Écrit par Elena Gaudé.